Ce n’est pas fréquent dans ce blog mais je souhaite aujourd’hui mener une réflexion sur la place et le rôle des communistes au regard des dernières réalisations.
Je reviens sur le succès de la réouverture de la ligne ferroviaire de la rive droite du Rhône.
Dès 1973, lors de la fermeture de la desserte voyageurs de la ligne, les communistes se sont exprimés pour tout à la fois dénoncer cette fermeture et proposer de ne pas s’y résoudre ! Ce n’était pas facile mais il était important d’ouvrir une perspective, de montrer qu’il n’y a pas de fatalité au recul social ! Je ne peux que renvoyer sur la lecture du très bon livre de mon camarade et ami Elian Cellier qui de manière scientifique et rigoureuse a réalisé un travail utile sur l’histoire de cette bataille pour la Rive droite.
Je note qu’au delà de l’expression, les communistes se sont clairement engagé-e-s dans la mobilisation et l’action pour gagner cette réouverture aux voyageurs. Laurette Bastaroli l’a concrétisé dans ses engagements individuels et citoyens. Elle articulait cela dans les fonctions électives qu’elle a eu et dans l’engagement associatif en présidant de manière rassembleuse l’association pour le TER Sncf de la rive droite du Rhône. De nombreux communistes étaient et sont engagé-e-s dans l’association et dans les initiatives qui ont été proposées pour crédibiliser ce projet. Laurette le dit très bien, elle n’a jamais douté malgré les aléas et les tergiversations … . Cette détermination est à saluer. J’ai modestement, à la place qui m’a été confiée, tout mis en oeuvre pour réussir à faire aboutir ce projet des états généraux du rail et de l’intermodalité jusqu’à reprise des circulation ce lundi 29 septembre … Et maintenant, il nous faut poursuivre et continuer à améliorer les dessertes, les horaires, l’articulation avec le réseau ardéchois …
Je pense utile de regarder ce succès sous plusieurs angles ; du point de vue bien sûr de l’utilité des élu-e-s et d’être présent-e-s dans les institutions, mais pas seulement : il faut faire le lien avec le sens de notre combat politique et de la visée communiste qui est la nôtre, qui consiste à mettre en œuvre des politiques favorables aux gens, en prenant de front les logiques actuelles libérales et capitalistes pour les dépasser : de quoi s’agit il avec cette réouverture, les différentes interventions prononcées lors de la journée festive du 28 septembre, y compris, ironie de l’histoire, le représentant de l’état ont toutes insisté sur le fait que mettre en place une offre de déplacement à prix réduits abordables permettait aux salariés de rejoindre leur travail avec gain de temps, d’argent et de temps de repos ; de favoriser leur déplacement pour découverte des territoires proches, ou faciliter leur accès à des initiatives culturelles ; plus largement de recréer du lien social et humain, dans les trains ou autour des gares redevenues des lieux de vie, ou simplement faciliter les visites et les rencontres entre eux ou au sein de leur famille.
C’est à la fois revitaliser les territoires et permettre à chacun de se projeter différemment dans son environnement. Enfin bien sûr, d’engager des politiques qui font de la planète une priorité , à l’heure où le dérèglement climatique impacte comme jamais notre quotidien.
Bref, c’est un choix certes partiel encore, mais dont la logique est celle de l’émancipation humaine et qui par là même entre en contradiction avec les logiques que les hommes et la planète subissent. Ce sont ces éléments qui, plus peut être que les territoires
et le nombre d’habitants aujourd’hui concernés, font de cette journée un évènement national.
Et la prise en compte collective doit progresser sur ces bases : pas seulement sur l’idée, ce sont « des gens bien gentils qui font de bonnes choses pour la population », mais ce sont des gens qui mettent, dans les difficultés et les contradictions évidemment, et avec d’autres, des politiques qui participe de notre désir de « transformation de la société ».
Et quand on obtient une victoire, elle nous aide dans cette visée là et cette ambition là.