Une étude de l’association « UFC-Que choisir », relayée par la presse locale dans son édition du 11 septembre, pointe, à l’échelle nationale mais aussi en Occitanie, le « déficit de fiabilité » des TER, en termes de trains supprimés ou de retards d’au moins 5 minutes.
Je suis parfaitement conscient, et à travers moi la majorité régionale et sa présidente Carole Delga, des difficultés que retards et annulations entrainent pour les usagers, tant du point de vue de leur vie familiale que professionnelle.
Si, ce que ne précisent pas les articles de presse, la situation s’est améliorée ces dernières années, il est bien évident que nous ne nous en satisfaisons pas et sommes totalement mobilisés pour améliorer radicalement cette situation.
Nous savons que la confiance des usagers dans la fiabilité des trains est essentielle pour atteindre l’objectif que s’est donné la Région Occitanie : faire aimer le train, le préférer à « l’autosolisme », atteindre dans les meilleurs délais les 100 000 voyageurs-jour.
Toute la politique régionale en termes de mobilités est tournée vers cet objectif : tarif les moins chers de France, réouverture de lignes, augmentation du nombre de trains quotidiens, expérimentation sur les alternatives au diesiel classique sur le matériel roulant, engagement massif pour le renouvellement des infrastructures, rien n’est mis de côté pour inciter les habitant.e.s d’Occitanie à faire le choix des transports en commun et singulièrement du ferroviaire et donner aux plus jeunes le goût du train.
C’est un enjeu humain et social qui touche au droit à la mobilité pour toutes et tous, contre « l’assignation à résidence » ; c’est un enjeu écologique pour l’avenir de notre planète ; c’est un enjeu d’accès aux services publics, dimension essentielle de l’action de notre majorité de gauche.
La question de la fiabilité, pointée dans cette enquête, fait donc pleinement partie de cette « bataille du rail », et nous avons souhaité la mettre au cœur de la convention entre la Région et le groupe SNCF, signée il y a un an pour la période 2023-2032.
Le jour de la signature de cette convention, c’est sur cet aspect que la présidente Carole Delga a sans doute le plus insisté, en présence du président de la SNCF, Mr Farandou.
Les objectifs affichés par cette convention sont clairs. Ils nous engagent comme ils engagent le groupe SNCF : réduction de 9% des trains supprimés sur la durée de la convention, soit 1 500 trains maintenus en plus par an ; diminution de 26% des trains en retard, soit 33 000 trains par an remis à l’heure.
La réalisation de ces objectifs passe par une augmentation, prévue et contractualisée dans la convention, des pénalités envers l’opérateur SNCF en cas de retard ou de suppression de trains.
Si les objectifs ne sont pas tenus, la Région Occitanie appliquera à la SNCF les plus fortes pénalités de France. Ainsi Le plafond des pénalités sera augmenté chaque année pour atteindre près de 9 M€ par an en 2032, contre 4,2 M€ par an aujourd’hui ; de même la convention prévoit la mise en place d’un dispositif spécifique pour suivre 120 trains dits sensibles (les plus impactés par des retards).
Ils subiront des pénalités plus importantes, incitant la SNCF à faire un effort supplémentaire pour améliorer la qualité de service.
Contrairement à ce qu’affirme l’article du Midi Libre du 11 septembre, l’augmentation de ces pénalités bénéficiera directement aux usagers impactés par les retards ou suppressions. Il est dommage que cette information ne figure pas dans l’article, puisque depuis 2018 la Région reverse chaque année les pénalités infligées à la SNCF aux abonnés des trains liO, pouvant atteindre l’équivalent de 2 mois d’abonnement.
Enfin pour la 1ère fois en France, la Région a prévu dans la convention TER, l’obtention d’un engagement de qualité de service à l’échelle du groupe SNCF. Il subira des pénalités en cas de retards causés par des défaillances sur le réseau ferroviaire.
C’est en effet un aspect essentiel du constat légitime fait par « UFC- Que choisir » : les défaillances actuelles sont aussi dues à un retard historique d’investissement sur les infrastructures de la part de l’état.
La région Occitanie, pour ce qui la concerne, est résolue à prendre toutes ses responsabilités en ce domaine. Bien que non propriétaire des lignes ferroviaires, la région se mobilise pour financer les travaux nécessaires à la modernisation et au développement du réseau en Occitanie. Dans ce cadre elle a adopté un plan rail inédit d’1, 6 Milliards d’euros auquel elle contribuera à hauteur de 800 Millions d’euros.
La région participe également pleinement au financement des lignes nouvelles LGV Montpellier-Perpignan et Bordeaux-Toulouse, qui permettront de dégager de nouveaux sillons pour des trains du quotidien sur des lignes classiques souvent saturées aujourd’hui et cause de nombreux dysfonctionnements.
Mais nous attendons du gouvernement, propriétaire des infrastructures, qu’il prenne enfin la mesure des investissements nécessaires sur les infrastructures ferroviaires.
En effet, quelles que soient les décisions des régions, elles sont confrontées à ce retard historique d’investissements sur les infrastructures ferroviaires et à ses conséquences que relève à juste titre le dossier associatif. Le président de la SNCF lui-même, Jean Pierre Farandou, a chiffré à 100 Milliards en 10 ans le besoin pour une remise à niveau. Dans le même moment, les présidentes et président des conseils régionaux à l’initiative de la présidente Delga ont aussi exigé un investissement fort de 100 milliards pour les investissements ferroviaires. Dans une opération de communication dont chacun se rappelle, madame Elisabeth Borne, alors première ministre, a annoncé en février 2023 un plan de 100 Milliards d’euros, mais en 17 ans !
Dans cette période d’incertitudes politiques et budgétaires, quelle suite le gouvernement et son ministre des transports compte donner à cette urgente nécessité ?
Car c’est un fait, et les faits sont têtus : la France continue de sous investir dans son réseau ferré.
L’article de presse cité plus haut compare la fiabilité des trains en France et en Occitanie avec celle des pays européens voisins. La comparaison est pertinente, mais encore faut-il en la matière donner tous les éléments d’information pour que le lecteur puisse se forger une opinion instruite.
La France investit dans le réseau ferroviaire 42 euros par an et par habitant, contre 123 à en Allemagne ou en Italie et jusqu’à 420 en Suisse ou au Luxembourg !
Il y a donc bien là une exigence et une bataille à mener, qui ne gagnera en efficacité que si elle est commune et menée conjointement et ensemble par les élu-e-s locaux et régionaux, les citoyen-ne-s, les usagers de la SNCF, les syndicats et les associations d’usagers.
C’est dans ce sens qu’agit la majorité régionale en Occitanie et c’est le message que porte Carole Delga, comme Présidente de la Région, et comme présidente de Région de France.