Alstom ne doit pas être bradé
Construire une alternative industrielle, écologique, sociale et efficace |
Après avoir laissé le groupe General Electric (GE) s’emparer de la branche Energie du groupe Alstom, Emmanuel Macron et les pouvoirs publics s’apprêtent à laisser brader Alstom Transports au groupe Siemens. Ce bradage est pire qu’un don. C’est pourtant un fleuron de l’industrie française de matériel ferroviaire, créateur notamment du TGV, avec un réseau mondial, des brevets, le savoir-faire de 33.000 salariés et de nombreux sous-traitants.
Nous n’acceptons pas cela.
Il s’agit d’une industrie d’avenir. Sa maîtrise est décisive. Elle est au cœur des modes de vie, des défis urbains et écologiques. Elle joue un rôle clé dans le tissu industriel français, avec les PME, les services publics de transport (SNCF, RATP, …), dans l’activité et l’emploi des territoires. Elle est au cœur de l’innovation technologique.
Cette fusion, loin d’une coopération franco-allemande, est particulièrement déséquilibrée. Dans les faits c’est Siemens qui est l’actionnaire principal et qui aura la main sur les décisions stratégiques sans débourser un seul euro. On peut redouter de cette fusion la disparition, en France, de pans décisifs de cette industrie d’avenir. Rien ne garantit que Siemens, qui ne s’est engagé que pour 4 ans et va supprimer 7.000 postes, maintiendra l’emploi et les sites de production Alstom sur notre territoire. D’ailleurs, les promesses d’emploi faites naguère par GE sont aujourd’hui bafouées.
Il n’est pas trop tard pour faire d’autres choix.
Alstom n’a pas de difficultés financières. Son endettement est faible et sa trésorerie confortable. Son carnet de commande de plus de 30 milliards d’euros est plein pour cinq ans ! La concurrence, notamment chinoise, est un mauvais prétexte : en Europe, elle est tout juste émergente et avec des problèmes de qualité. Il n’y a aucune urgence.
Les vrais problèmes d’Alstom sont ailleurs : perte de savoir-faire, de qualifications liés aux restructurations incessantes, installations vieillissantes fautes d’investissement, fuite en avant dans l’externalisation, dépenses de recherches et de formation insuffisantes.
L’opération envisagée ne résoudra aucun de ces problèmes et ne fera que les aggraver. C’est une opération de concentration pour répondre aux exigences des capitaux financiers, en réduisant les « coûts du travail ». Elle permettra aux actionnaires ― notamment Bouygues ― d’engranger près de 2 milliards d’euros de dividendes exceptionnels, après 3 milliards déjà perçus lors de l’absorption de la branche énergie par GE. Elle privera ainsi Alstom de moyens pour la recherche, l’innovation, l’investissement, la formation, les qualifications et l’emploi.
Alstom peut innover et baisser les coûts autrement, avec des dépenses nouvelles de R&D, en développant l’emploi qualifié avec une politique de formation ambitieuse pour toutes et tous, avec une ambition pour la jeunesse et avec des investissements nouveaux. La fusion obèrerait ces dépenses.
Améliorer l’efficacité économique, répondre aux besoins sociaux et écologiques, développer des solutions pour mieux répondre aux besoins de services publics de transports en France et en Europe nécessite des coopérations entre acteurs européens. Mais l’opération envisagée n’identifie aucune piste de coopération concrète. C’est une pure absorption aux antipodes d’un prétendu « Airbus du ferroviaire ». Des solutions sont possibles sous forme de GIE (groupement d’intérêt économique), par exemple, pour des projets de coopération, sans nécessiter une dépense en capital financier et avec une structure égalitaire.
Avec les salariés d’Alstom, usagers des transports, citoyens soucieux d’une véritable transition énergétique et révoltés par la désindustrialisation de notre pays, intellectuels, salariés de la filière industrielle, de services et de recherche, salariés des entreprises de transport directement concernées (SNCF, RATP, traminots…), salariés et syndicalistes des banques et du secteur financier convaincus que les puissants groupes bancaires français peuvent jouer un rôle déterminant pour l’avenir du Groupe ALSTOM, élus territoriaux et nationaux, nous disons : Alstom ne doit pas être bradée.
Les pouvoirs publics, impliqués à de multiples niveaux, y compris comme actionnaire d’Alstom, doivent prendre toutes leurs responsabilités en suspendant l’opération et en appuyant la recherche d’une alternative d’intérêt général répondant aux défis économiques, écologiques et sociaux.
Amoroz Boris Délégué CGT Alstom siège
Aschieri Gérard Ancien syndicaliste de l’Education nationale, membre du CESE
Assassi Eliane Sénatrice, PCF
Bachet Daniel Sociologue, université d’Evry
Barbier Jean-Marie Professeur, CNAM
Baudrier Jacques Conseiller de Paris, PCF, membre d’Ile de France mobilités (ex-STIF)
Baumgarten Christophe Avocat
Bellal Amar Rédacteur en chef de la revue Progressistes
Beltran Anais France Insoumise
Boccara Frédéric Economiste, CEPN-Paris 13, responsable national PCF, membre du CESE
Boutault Jacques Maire du 2e arrondissement de Paris, EELV
Bramy Hervé Conseiller municipal du Blanc-Mesnil, responsable national Ecologie du PCF
Brière Sylvain Convergence nationale Rail et Comité de défense du triage SNCF de Sotteville-lès-Rouen
Brun Laurent Secrétaire général du syndicat CGT Cheminots
Buvat Arlette Réalisatrice
Cailletaud Marie-Claire Syndicaliste CGT, membre du CESE
Cailloux Gisèle Lettre du RAPSE (réseau d’action pour la sécurisationd e l’emploi et de la formation)
Cardot Eddy Délégué CGT, Alstom Belfort
Carvounas Luc Député, PS
Cohen Laurence Sénatrice, PCF
Colletis Gabriel Economiste, Université de Toulouse
Cottet Francis Conseiller régional Bourgogne-France-Comté, PS
Cours-Sallies Pierre Ensemble !
Courty Arthur Belfort, PS
de Cara Patrick Délégué CFDT Alstom siège, Représentant CFDT Comité stratégique filière ferroviaire
Debons Claude, ancien responsable syndical transports
Defalvard Hervé Economiste, Université de Marne-la-Vallée
Devert Bernard Syndicaliste CGT métallurgie
Didry Claude Sociologue, CNRS
Dimicoli Yves Economiste, ancien membre du conseil d’analyse économique, PCF
Dos Santos Régis Syndicaliste, Fédération CFE-CGC des Banques
Dreger Daniel Secrétaire adjoint du comité de groupe européen Alstom, CGT
Durain Jérôme Sénateur, PS
Faudot Bastien Conseiller départemental, Territoire de Belfort, porte-parole nationa MRC
Favereau Olivier Economiste, Université Paris 10 Nanterre
Fiterman Charles Ancien ministre des Transports
Garcia Benoît CGT Finances, membre du CESE
Garzon Pierre Vice-président du Conseil départemental du Val de Marne, membre du bureau d’Ile de France mobilités (ex-STIF)
Gay Fabien Sénateur, PCF
Gibelin Jean-Luc Vice-président aux transports, région Occitanie
Gontard Guillaume Sénateur, groupe CRCE
Grandjean Alain Economiste
Gréaume Michèle Sénatrice, PCF
Guiot Jacqueline Conseillère municipale de Belfort, Génération.s
Hamon Benoît Ancien ministre, Fondateur de Génération.s
Huet Sylvestre Journaliste scientifique
Inezarene Salima Conseillère régionale Bourgogne-Franche-Comté, PS
Jabert Samia Conseillère municipale et départementale de Belfort, PS
Jouzel Jean Climatologue, membre du GIEEC, membre du CESE
Jumel Sébastien Député, PCF
Kohler Olivier Délégué CFDT, Alstom Belfort
Laloyer Grégory Responsable cheminots Normandie, CGT
Lassausay Didier GDS (gauche démocratique et sociale)
Lançon Eric Conseiller régional Bourgogne-Franche-Comté, PS
Launay Dominique Syndicaliste, Membre du CNTE (conseil national de la transition écologique), CGT
Laurent Jean-Luc Président du MRC, Ancien député
Laurent Pierre Secrétaire national du PCF, sénateur
Le Bouler Hervé Membre du CESE, groupe Environnement et nature
Le Hyaric Patrick Député européen PCF, Vice-président du groupe GUE au parlement européen
Le Pors Anicet Ancien ministre de la Fonction publique
Le Reste Didier Cheminot, conseiller de Paris, PCF
Lecoq Jean-Paul Député, PCF
Lecroq Emilie Conseillère municipale de Saint-Ouen, PCF
Lefebvre-Haussmann Valérie Secrétaire générale, CGT Banques-Assurances
Lejeune Sylviane Syndicaliste UGICT-CGT, membre du CESE
Lemerrer Frédéric Syndicaliste CGT Transports
Mamùet Jean-Claude Ensemble !
Marie-Noëlle Lienemann Vice-présidente du Sénat, PS
Mansouri-Guilani Nasser Economiste, syndicaliste CGT
Mas Serge Economiste, membre du CESER d’Ile-de-France
Maurel Emmanuel Député européen, PS
Mills Catherine Economiste, Université de Paris 1
Monod Loic Etudiant, développement territorial
Montalban Matthieu Economiste atterré, Université de Bordeaux
Morin François Economiste, Université de Toulouse
Novellin Pascal Syndicaliste, CGT, Alstom Belfort
Orzoni Gilles Ingénieur des Ponts, économiste
Ouzoulias Pierre Sénateur, PCF
Pagnoncelli Damien Syndicaliste CGT Territoire de Belfort
Pailler Aline Journaliste
Pelletier Willy Sociologue, Fondation Copernic
Peu Stéphane Député, PCF
Rigaudiat Jacques Economiste, Conseiller-maître honoraire à la Cour des comptes
Rizzi Michel Administrateur salarié de la RATP
Rouchy Fabienne Syndicaliste, secrétaire générale CGT Banque de France
Roussel Fabien Député, PCF
Roussillon Marine Responsable nationale éducation et formation, PCF
Sanchez Frédéric Secrétaire général du syndicat CGT Métallurgie
Savoldelli Pascal Sénateur, PCF
Séassau Aymeric Adjoint au Maire de Nantes, responsable national Travail-Emploi du PCF
Sterdyniak Henri Economiste atterré
Ternant Evelyne PCF, comité régional Franche-Comté
Thiriet Dominique CGT General Electric Belfort
Thomas Pierre Syndicaliste Fédération équipement-environnement, encadrement, CGT
Verdant Sabine Syndicaliste CGT FAPT, Belfort
Vieu Marie-Pierre Députée européenne, PCF
Watrin Dominique Sénateur, PCF
Wulfranc Hubert Député, PCF