C’est une perspective portée lors de rendez-vous électoraux. C’est une réalité dans plusieurs collectivités au niveau des transports urbains. Il n’y a pas d’exemple dans le cadre des transports interurbains pour l’instant. Qu’en est-il en Occitanie ?
Avant d’en venir plus précisément à ce concept, peut-être est-il utile de revenir sur quelques éléments structurants des mobilités. La satisfaction des usagers, des ayant-droits aux transports, aux mobilités se construit à partir d’une offre, avec des infrastructures adaptées, des véhicules modernes, une gamme tarifaire attractive. Il est important de travailler les différents aspects dans le même mouvement pour atteindre les objectifs attendus. Le maillage du territoire est aussi une donnée importante.
En Occitanie, 1620 communes, (soit 30% des communes de la région) sont situées à moins de 5 km d’une gare ferroviaire et 225 sont desservies par les trains liO. Cela représente plus de 60% de la population totale d’Occitanie qui est ainsi domiciliée à moins de 5 km d’une gare. Par ailleurs, 1594 communes sont desservies par les lignes régulières du réseau d’autocars liO.
Concernant les transports routiers, nous avons limité le tarif du billet unique à 2€ maximum ce qui a permis des réductions conséquentes des coûts. Nous avons fait l’acquisition dans les structures de la région de cars modernes et priorisé cette donnée dans les marchés publics de transports routiers.
Concernant le ferroviaire, nous avons augmenté de manière significative l’offre avec une capacité d’emport progressant de plus de 40% entre 2016 et 2020. C’est l’effet cumulé de l’augmentation des dessertes (72 trains supplémentaires), de la modernisation des rames plus capacitaires (18 rames supplémentaires acquises pour 130 millions d’euros), de l’amélioration des fréquences sur plusieurs liaisons qui a permis ce bon quantitatif. Nous avons investi plus de 300 millions dans les infrastructures durant le mandat et plus de 50 dans les technicentres de Toulouse et de Nîmes. Un plan rail est annoncé pour les dix prochaines années avec 800 millions pris en charge par la Région qui a aussi annoncé le financement d’une équipe de 50 équivalents temps plein supplémentaires à Sncf Réseau.
La gamme tarifaire est construite avec l’objectif de répondre aux deux publics différents, les occasionnels et les utilisateurs fréquents. Nous avons en plus des tarifs sociaux uniformisés au niveau régional et élargis en termes de bénéficiaires.
Concernant les utilisateurs fréquents, avec les abonnements et la prise en charge de 50% par l’employeur, les trajets, y compris sur de grandes distances régionales revient à moins d’1€ pour l’usager. Ayant limité le coût à 90€ quelle que soit la distance pour les liaisons TER dans l’abonnement, nous atteignons ce but de moins d’1€ le trajet.
En directions des utilisateurs occasionnels, nous avons multiplié jusqu’à 1 million de billets les petits prix (3, 5, 10 euros), un tarif mini groupe pour 3, 4 ou 5 utilisateur-rice-s, les tarifs à 1€. Le tarif « mini groupe » permet une réduction de 30% à partir de 3 voyageur-euse-s, 40% pour 4 et 50% pour 5, etc . Enfin, pour les tarifs à 1€, il y en a, en année classique, 1,5 million de billets mis en vente sur toutes les lignes de la région. Cette année, des mesures spécifiques sont prévues à l’approche de l’été 2021. Les week-ends de juin et de septembre seront tous à 1 euro le voyage et les mercredis de juillet et aout aussi. Cela fera plus de 850 000 billets pour la saison estivale.
Un focus particulier pour les produits tarifaires pour les 18-26 ans. C’est clairement, une priorité pour la région.
Depuis septembre 2020, il n’est plus besoin d’acquérir une carte mais juste d’avoir un justificatif d’âge pour les 18-26 ans pour obtenir un billet à 50%. Cela a amplifié de manière spectaculaire l’utilisation du TER. A titre, d’exemple, comparons les mois d’avril 2019 avant la Covid et avril 2021 avec couvre-feu et limitation des déplacements. Les titres de transports sont passés de 40158 billets en 2019 à 145113 en 2021 soit +360% ! Cette tendance se poursuit depuis octobre 2020, ce qui démontre qu’en Occitanie, le TER est moins cher que le co-voiturage.
Enfin, nous avons lancé l’opération += 0, en débutant le dispositif par l’étude auprès d’un panel de 2000 jeunes entre 18 et 26 ans. 3800 avaient répondu à l’appel à candidature.
Il s’agit d’une gratuité qui s’acquiert par l’utilisation du transport en commun. Du premier au cinquième voyage, le jeune paye les voyages à 50%, entre le sixième et le dixième, elle ou il ne paye plus puis entre le onzième et le quinzième, chaque voyage crédite une cagnotte qui permet de payer les cinq premiers voyages du mois suivant, et ainsi de suite. La gratuité est ainsi mise en place dans le cadre du transfert modal vers l’utilisation du TER . C’est une première en France et en Europe pour le transport inter urbain.
D’autres chantiers se profilent pour les prochaines années, pour toujours plus de service public et plus de proximité entre chacune et chacun, pour plus de mobilité, pour plus de liberté.
A suivre donc …