Publié le 25/07/2016 dans la Dépêche d’Albi

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> A compter du 1er octobre on ne pourra plus prendre le train de nuit pour Paris depuis Albi. L’Etat a décidé de supprimer la ligne. Pas de repreneur privé, ni institutionnel pour assurer la continuité.

Le député Jean Jaurès l’avait rendu célèbre, et certains le surnomment depuis le «Train de Jaurès». Le train de nuit Albi – Paris ne roulera plus à compter du 1er octobre. Sacrifié sur l’autel des économies. L’État ne veut plus subventionner la ligne. La Région ne veut pas se substituer et les compagnies privées ne se bousculent pas. Les voyageurs, environ une centaine par train, qui le vendredi soir quittaient la gare d’Austerlitz pour arriver à Albi le samedi matin, comme ceux qui dans l’autre sens, «montaient» à la capitale le dimanche soir, devront bientôt compter sans ce moyen de transport entré dans l’histoire du département, mais aujourd’hui fortement concurrencé par d’autres modes de déplacements.

Choix condamnable

«Cette ligne a encore toute son utilité», clame Roland Foissac, conseiller municipal Front de gauche à Albi. «Nous allons mobiliser la coordination de défense des lignes de Midi-Pyrénées», poursuit l’élu qui rappelle aussi que le «service sur cette ligne avait déjà été sérieusement amputé ces dernières années». C’était il y a dix ans avec la décision de la SNCF de ne plus desservir les gares de Cordes-sur-Ciel et Villefranche-de-Rouergue, sur la ligne Toulouse-Paris et de conserver un embryon hebdomadaire entre Rodez et Albi.

À la Région, fortement invitée à prendre le relais pour exploiter la ligne, le conseiller chargé des transports Jean-Luc Gibelin explique : «Nous avons proposé une liaison directe Paris – Toulouse et une séparation du train en trois vers Rodez, La Tour de Carol et Hendaye, l’État n’en a pas tenu compte. Le train de nuit rapproche les distances, ces liaisons permettent aux villes qui ne sont pas reliées au TGV de rejoindre la capitale». Et pourquoi la Région n’est-elle pas intéressée pour prendre la suite ? «La Région n’est pas demandeur car le coût de fonctionnement est trop élevé et nous n’avons pas les recettes à mettre en face, en outre ce serait au détriment de la compétence régionale». Pour autant Jean-Luc Gibelin ne veut pas lâcher : «On va mettre à profit la période qu’il reste jusqu’au 1er octobre pour rencontrer le ministre des transports, on va le relancer, c’est important d’avoir des échanges, on va encore demander que nos choix soient pris en compte. Au-delà, conclut l’élu, la suppression de la ligne se traduirait par une nouvelle aggravation de l’emploi à la SNCF et dans cette période économique c’est un choix condamnable».

Un aller-retour par semaine

Pour l’instant et donc jusqu’en octobre la liaison ferroviaire Albi – Paris aller-retour n’est assurée qu’une fois par semaine. Au départ de Paris le vendredi à 22 h 52 et une arrivée à Albi à 7 h 59. Dans l’autre sens le train part d’Albi à 20 h 53 le dimanche et arrive à Paris (Austerlitz) à 6 h 52. Il faut compter une centaine d’euros pour venir à Albi, 140 pour «monter» à Paris.