La ligne Béziers -Neussargues doit être pérennisée.
Sans l’engagement pérenne du ministère pour le financement de la rénovation de l’infrastructure ferroviaire, le trafic voyageur est susceptible d’être suspendu entre ST Chely d’Apcher et Neussargues, le trafic fret le serait au 1 Janvier 2025.
A terme, c’est l’ensemble des circulations entre Béziers et Neussargues qui se trouvent menacées.
C’est grave : cette ligne, pour laquelle nous nous sommes tant battus et nous battrons encore permet de désenclaver les territoires ruraux en reliant les régions Occitanie et Aura et leurs habitant-e-s ; c’est une ligne de vie du Massif central !
Il est bon de rappeler que la région Occitanie à l’initiative de la présidente Delga a fait le choix politique fort de mobiliser 36,8 M€ en investissement entre 2017 et 2022 sur l’Aubrac. Coté fonctionnement, nous avons mobilisé 2M€/an dans le cadre de la convention TET entre 2018 et 2021 ainsi qu’élargi la tarification de l’ensemble de la ligne à 1€ pour les TER Occitanie depuis 2018.
C’est une aberration écologique : le ministère ne peut, dans les discours, annoncer des priorités écologiques et des financements en faveur du rail, voyageurs et fret, et laisser suspendre une Ligne reconnue d’intérêt national.
C’est un non-sens économique : le gouvernement ne peut parler de réindustrialisation du pays, et menacer l’emploi ; en effet l’usine ArcelorMittal de Saint-Chely d’Apcher, acteur économique majeur implanté au cœur du Massif central et leader européen des aciers électriques de l’électromobilité, voit aujourd’hui son approvisionnement par voie ferroviaire remis en cause avec des impacts prévisionnels importants sur son activité tant sur le plan économique qu’environnemental. D’autant que des conséquences sont potentiellement prévisibles sur les autres entités du groupe implantée en France.
Cette menace de suspension des circulations plonge les habitants et les familles dans la réaction et le rejet de cette perspective : celles des élèves et parents d’élèves qui empruntent la ligne pour rejoindre notamment les internats des lycées de ST Chely, comme le font également de nombreux salariés de l’usine Arcelor.
Depuis des mois, SNCF réseau a alerté sur le calendrier nécessaire pour mener les opérations de rénovations de la ligne. Cela a été rappelé à la suite d’un comité de pilotage qui s’était tenu le 31 janvier sur les besoins d’investissement de la ligne en rappelant l’Etat à ses responsabilités. Je cite cette interpellation : « A l’occasion du dernier Comité de Pilotage qui s’est tenu ce 31 janvier, nous avons à nouveau présenté les besoins d’investissement et la planification des besoins de financement. En l’absence d’engagements financiers en cohérence avec la trajectoire présentée, la pérennité et la performance des lignes s’en trouvent affectées à court et moyen termes. Sur ce dernier point, SNCF Réseau a attiré tout particulièrement l’attention des partenaires sur la situation de la section St Chély d’Apcher – Neussargues, sur laquelle circulent le TET Aubrac et le train fret qui dessert l’usine ArcelorMittal. »
Les très nombreuses interventions de la région Occitanie ont contribué à faire bouger les lignes. Il faut le concrétiser et le pérenniser. Le ministère a donné l’accord aux deux directions territoriales de Sncf Réseau d’engager les consultations des entreprises pour que les travaux nécessaires soient réalisés. Il a cependant refuser de confirmer cela par écrit pour l’instant.
Le ministère est l’autorité organisatrice pour les trains d’équilibre du territoire (TET). Il a en 2022 renouvelé la convention pour le train Aubrac jusqu’en 2032.
Le ministère est l’autorité en charge du transport de fret.
Le ministère est l’autorité organisatrice des trains de nuit, nous portons le projet d’un train de nuit entre Clermont et Aurillac, entre Clermont et Millau, entre Clermont et Alès.
Le ministère ne peut refuser les financements nécessaires pour l’infrastructure ferroviaire dont il reste pourtant propriétaire et qui permet les circulations des trains d’équilibre du territoire et du fret.
Avec la présidente Carole Delga, je réaffirme avec gravité : Le gouvernement doit assumer ses responsabilités en finançant la rénovation des infrastructures ferroviaires.
Après l’annonce très médiatique des 100 milliards d’euros consacrés au rail à l’horizon 2040, au moment où le volet financier des CPER entre en discussion, le gouvernement ne peut laisser ainsi grandir le décalage entre les mots et les actes : il en va de la crédibilité de sa parole politique, déjà bien mise à mal.
Nous continuerons, comme nous le faisons depuis des années, de nous mobiliser auprès de toutes celles et ceux qui peuvent intervenir pour que les trains, voyageurs et Fret, continuent de rouler sur cette ligne.