Après 37 jours de conflit le premier ministre a adressé un courrier aux organisations syndicales ! La belle affaire !
Depuis plus de deux ans, ce gouvernement porte le projet d’une réforme systémique qu’il nomme système universel de retraite par points … depuis que les prémices sont connues, un très large rejet populaire s’est construit bien au delà des organisations syndicales d’ailleurs.
Le système solidaire par répartition à prestations définies issu des conquis de la mise en place de la sécurité sociale par Ambroise Croizat, ministre communiste du travail, dans une France meurtrie par l’occupation, est plébiscité même s’il doit être amélioré notamment pour mieux prendre en compte les pénibilités.
Le gouvernement porte la responsabilité de n’avoir pas ouvert de réelles négociations et d’avancer en partie masqué sur ses projets.
Où en sommes-nous ?
Le caractère universel est déjà largement remis en cause avec les exceptions accordées par l’exécutif à plusieurs catégories professionnelles. L’obstination gouvernementale paraît donc surtout destinée à remettre en cause les régimes particuliers et spécifiques plutôt qu’à viser l’égalité comme la propagande gouvernementale l’assène.
L’âge pivot, qu’en est-il ? C’est une notion qui légitimement inquiète mais qui de fait existe en raison des conditions de départ … quand le montant des pensions est trop faible, quand l’insupportable décote s’applique, c’est contraint-e-s et forcé-e-s que les actif-ve-s retardent leurs départs en retraite … a noter que l’âge de départ en retraite s’éloigne de plus en plus de l’âge « ouvrant droit » à la retraite ! Annoncer un âge pivot officiel, âgé d’équilibre financier d’ailleurs, apparaît comme une manipulation gouvernementale destinée à fragiliser la contestation. Cela permet à des responsables syndicaux de parler de victoire quand il est annoncé supprimé alors que ce sont ceux qui ont négocié l’existence de cet âge pivot dans les caisses complémentaires ! Pourtant le recul de l’âge d’ouverture du droit à retraite pour tous les actif-ve-s à partir de la génération 1960, le principe du montant aléatoire de la pension en fonction du montant de la valorisation des points, la base de calcul sur l’ensemble de la carrière qui diminue le salaire de référence et les autres reculs sociaux sont maintenus dans la posture gouvernementale. Pire, le pseudo retrait est provisoire et conditionné à la conclusion d’un accord entre «partenaires sociaux » de 12 milliards … si ce n’est pas le cas, le gouvernement légifèrera par ordonnance… Rien n’est réglé de fait …
La retraite solidaire par répartition à prestations définies, c’est moderne, c’est l’avenir !