installation du Comité de Développement Aéroportuaire Régional @maisonderegion de Narbonne

Parmi les nombreux rapports présentés aux élu-e-s du conseil régional Occitanie réuni-e-s en assemblée plénière le 27 juin dernier, il est un sujet qui retentit aujourd’hui nationalement : nos aéroports.

Qu’il s’agisse du processus de collecte de signatures lancé par le PCF afin de convoquer un Référendum d’Initiative Partagée et empêcher la privatisation d’ADP (Aéroport de Paris) , qu’il s’agisse de la bataille pour plus de transparence dans les perspectives de gestion de l’aéroport de Toulouse Blagnac ou qu’il s’agisse de la mise en œuvre de la stratégie aéroportuaire en Occitanie, les élu-e-s communistes et apparentés qui siègent dans la majorité sont unanimes : l’appropriation, par la finance et les intérêts privés, de ce secteur de notre économie est incompatible avec les perspectives de progrès social et écologique qui anime la société entière.

En avril 2018 la Commission Permanente votait la mise en place d’une nouvelle stratégie aéroportuaire, visant à accroître la croissance du trafic et développer les retombées économiques en région. Les pistes élaborées : la complémentarité des plateformes, la mutualisation des moyens techniques et la promotion de la destination Occitanie.

Forte donc d’une réelle perspective stratégique, la Région Occitanie s’est récemment dotée d’un outil de concertation, le Comité de développement Aéroportuaire régional (CDAR).

Lors de son installation le 27 mai dernier, le Vice-Président aux infrastructures de transport et aux Mobilités Jean –Luc Gibelin donnait quelques explications : « le CDAR est un complément dans la façon dont la majorité construit ses relations sur les différents dossiers, les différentes thématiques. C’est une démarche de concertation et de co-élaboration, avec autour de la table les représentants des 10 aéroports de la Région, quelle que soit leur taille, quelle que soit leur importance en nombre de passagers ! Et c’est très satisfaisant de mesurer que les élu-es, les technicien-nes, les directeurs/directrices sont présent-es aujourd’hui et qu’il y a bien une volonté de cohérence de travail entre les différentes plateformes qui se dessine. Nous sommes également attentifs à la question de la desserte et de l’égalité territoriale. Cette cohérence des 10 plateformes est un des gages d’avancée vers cette égalité, qui permet de dire que personne n’est oublié dans la région Occitanie, et que nous sommes bien au-delà d’une polarisation sur les deux métropoles de Toulouse et de Montpellier. Face aux compagnies aériennes il s’agira de jouer groupé dans les négociations, et l’action régionale jouera pleinement son rôle, tout en tenant compte de la typologie et de la vocation de chaque plateforme ».

Mais au-delà de la politique offensive de la Région Occitanie dans le dossier aéroportuaire, la question de l’exploitation de certaines plateformes n’a pas échappé au VP. En effet, il est bon de rappeler que la région est propriétaire de l’aéroport de Carcassonne, et majoritaire à 70% dans le syndicat mixte propriétaire de l’aéroport de Perpignan Rivesaltes. A l’occasion de l’assemblée plénière du 27 juin dernier,  Jean –Luc Gibelin s’est exprimé devant l’ensemble des conseillers régionaux afin d’apporter à chacune et chacun des éléments d’explication concernant l’arrêt de la DSP des aéroports de Perpignan et Carcassonne.

JLG : « la convention de délégation de service public de l’aéroport de Carcassonne Sud de France attribuée à Transdev touche à sa fin le 31 décembre 2019. Une procédure de renouvellement de cette concession a été engagée en cohérence avec la stratégie aéroportuaire régionale présentée précédemment et partagée avec vous tous. Plusieurs sociétés ont répondu, proposant trois offres considérées comme recevables mais qui, lors de l’analyse par la commission de délégation de service public, n’ont pas réellement évité un certain nombre d’écueils, notamment techniques et financiers. Manque de crédibilité, refus d’assumer la part de risque inhérent à une DSP, rémunérations excessives, le positionnement de ces sociétés s’est avéré au final totalement inacceptable. 

Pour autant il y a eu dans le respect de la réglementation un  temps de négociation important, chacune des sociétés, ayant postulé pour les deux aéroports de Perpignan et de Carcassonne, a eu la possibilité d’être longuement reçue et entendue, pour, en définitive, des propositions mineures d’évolution, notoirement insuffisantes et très en deçà des attentes de la région.

Nous avons souhaité trouver une alternative, avec la perspective d’identifier une solution permettant une externalisation de l’exploitation vers une SPL. Je veux compléter cette présentation concernant Carcassonne en indiquant que le Syndicat mixte de l’aéroport de Perpignan Rivesaltes à l’unanimité de ses membres (la Région Occitanie, le Département des Pyrénées Orientales et la communauté urbaine de Perpignan) partage notre constat et a également décidé, dans l’intérêt public, de déclarer sans suite de la démarche de la DSP ».

De quoi nourrir les ambitions de développement de la région, en adéquation avec le travail d’ores et déjà entamé du CDAR autour d’une campagne d’études des retombées socio-économiques du Transport Aérien, qui pourrait rendre ses  résultats au cours de l’été.

Les deux plateformes, essentielles pour l’attractivité touristique de l’Aude, des Pyrénées Orientales ont donc décidé de s’unir pour créer une société publique locale aéroportuaire régionale unique qui a vocation à succéder à l’exploitant actuel. Installée dès le 12 de ce mois de juillet, elle intègrera l’ensemble des personnels actuellement présents sur chaque aéroport,  Jean-luc Gibelin ayant souhaité rencontrer les agents de l’aéroport de Carcassonne dès le 10 juillet, « afin de donner certaines explications sur les ambitions de la SPL et engager un dialogue pérenne ».

La collectivité publique régionale en Occitanie se veut pro- active, volontariste et l’installation du CDAR n’a rien d’un coup de communication : « des ateliers thématiques travailleront en Groupes Projets dédiés aux problématiques majeures du secteur : infrastructures, sécurité, certification, sûreté, promotion de la desserte aérienne régionale et offre touristique, environnement et biodiversité, exploitation aéroportuaire. Une plateforme numérique sera créée pour chaque Groupe Projet ».

Oui le secteur aéroportuaire est un levier majeur pour le dynamisme et l’attractivité du territoire, la croissance du trafic affiche 34% d’augmentation depuis 2008 et face aux prévisions de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale qui tablent sur un doublement du trafic mondial à l’horizon 2030 et une saturation des grands aéroports européens à partir de 2035, le plan d’actions de notre région n’a absolument pas à se préoccuper des appétits scandaleux de quelques fossoyeurs des services publics :« ici on travaille au maillage aéroportuaire, pour désenclaver nos territoires, accompagner le développement économique et touristique et permettre l’ouverture de notre région sur le monde ».