Le gouvernement veut s’appuyer sur deux rapports pour préparer la réforme du transport ferroviaire qu’il envisage. Ces rapports, sur commande, servent à peser dans les opinions publiques … Ils sont l’objet d’un battage médiatique permettant de détourner l’attention… De plus, ils permettent aussi de tester des propositions en vérifiant la capacité d’acceptation de telle ou telle mesure dans l’opinion publique.

Il est donc important d’une part de bien renvoyer les responsabilités sur celles et ceux qui vont prendre les décisions et les soutenir, c’est-à-dire le gouvernement et la majorité parlementaire. D’autre part, de profiter du « battage médiatique » pour porter les propositions progressistes indispensables… .

Le premier ministre a annoncé deux mois de réflexions avant les décisions gouvernementales en la matière fin avril. Dont acte. Mais cela confirme bien que les décisions sont à venir et qu’elles seront bien du niveau du gouvernement. Quant aux parlementaires de la majorité, tant à l’Assemblée Nationale qu’au Sénat, elles et ils devront rendre des comptes de leurs décisions concrètes.

En effet, rien n’impose de réduire l’offre ferroviaire, de priver des territoires d’accès à la grande vitesse et du train du quotidien, de transférer aux régions une part supplémentaire du réseau national qui plus est sans compensation, de considérer que les transports ferrés doivent être réservés aux milieux urbains des métropoles, etc. … . Les préconisations, notamment celles concernant le réseau ferré n’ont absolument pas un caractère d’évidence, ne sont pas du tout imposées par une quelconque vérité si ce n’est celle de la logique financière qui est contradictoire de celle du service public.

Pour ma part, je considère qu’il est indispensable de réaffirmer que l’Occitanie a besoin :

D’avoir accès aux lignes LGV pour l’égalité des territoires, pour désenclaver nos territoires, pour les liaisons avec les autres régions, la capitale, des pays européens, … . Il n’est pas acceptable de considérer qu’au-delà des trois heures, la liaison aérienne doit être privilégiée. Une liaison en train est utile et compétitive, jusqu’à cinq/six heures, sans parler du rapport « éco-responsable » … .

D’avoir des lignes de proximité pour un maillage du territoire. Il ne s’agit pas de « petites » lignes, il n’a pas de « petites » gens ou de sous territoires… . Considérer le volume de personnes transportées en Ile de France comme la norme relève non seulement d’une vision parisianiste du pays mais nie la réalité française. Les citoyennes et les citoyens d’Occitanie sont des « ayant-droit aux transports », il faut le réaffirmer !

D’avoir des transports en commun publics pour garantir l’accès aux mobilités, pour maintenir les populations dans tous les territoires de notre région sans les concentrer dans les métropoles.

D’actions concrètes de baisse des émanations liées aux transports pour la transition énergétique, pour atteindre l’objectif d’être la première région à énergie positive en 2050, pour les générations futures.

L’état ne peut pas se désengager de ses responsabilités. Il ne peut continuer à transférer des compétences qui plus est sans compensation financière. Il doit assumer ses domaines de compétences dont la couverture du territoire national en termes de transports.

A notre niveau, la majorité régionale a fait des choix politiques forts avec la contribution active des élu-e-s communistes et apparenté-e-s dans le cadre du groupe avec les élu-e-s écologistes et régionalistes. Nous avons tenus les Etats généraux du rail et de l’intermodalité, nous avons arrêté dix chantiers d’une véritable politique régionale des transports, pour les trente prochaines années,  lors du vote de la délibération en février 2017, nous la mettons en œuvre

  • avec le plan des Pôle d’échanges multimodaux (PEM),
  • avec les comités de pilotage des six lignes à restructurer et à rouvrir,
  • avec le plan vélo,
  • avec la négociation offensive d’une convention de longue durée TER avec la SNCF,
  • avec l’articulation des transports ferrés et routiers inter urbains et scolaires,
  • avec la mise en place du « Gart Occitanie », une première en France,
  • avec les comités départementaux des transports et leur commission « transports scolaires »,

 

Nous sommes légitimes pour la mettre en œuvre… . Nous ne nous laisserons pas détourner de nos engagements.

Oui, l’heure est aux choix politiques structurants !

Jean-Luc Gibelin.